Publication: Mars 2010 | DOI: 10.1128/AEM.02291-09

Effets de la température de l’air et de l’humidité relative sur la survie du Coronavirus en surface.

Lisa M. Casanova, Soyoung Jeon, William A. Rutala, David J. Weber, Mark D. Sobsey


Objectif de l'étude

Cette étude visait à examiner les effets de la température et de l'humidité de l'air sur deux coronavirus de nature similaire au SARS-CoV. L'étude du SRAS-CoV nécessite du personnel spécialement formé et des conditions de confinement en laboratoire de niveau 4 de biosécurité. Dans la mesure où il existe des défis extrêmement importants dans l'étude de ce virus, l'utilisation de virus «de substitution» similaires permet une meilleure compréhension de la survie et de la persistance des coronavirus et un aperçu potentiel du risque de transmission et des mesures de contrôle pour les virus, tels que le SRAS-CoV.

Les coronavirus animaux qui ont été utilisés sont le virus transmissible de la gastro-entérite (TGEV) et le virus de l'hépatite de souris (MHV).

Méthodologie:

De fins coupons inox, inoculés avec un nombre connu de virus, en suspension dans un fluide ressemblant à des sécrétions humaines ont été utilisés comme surfaces d’essai et scellés à l’intérieur de récipients. Neuf environnements environnnements ont été créés avec des valeurs de température et d’humidité relative respectives : 4°C, 20°C et 40°C, avec 20% HR, 50% HR et 80% HR. 

Le taux d'inactivation du virus dans ces différentes conditions a été mesuré par des plagesde lyses virales (nombre de virus induisant un effet cytopathogène) au temps t (Nt), par rapport à la concentration initiale de virus (N0) exprimée en log10. L'échantillonnage a eu lieu à des intervalles variables en fonction des différentes conditions.

Résultats:

  • Le plus haut niveau d’inactivation du virus a eu lieu à 50% d’humidité relative.
  • Le taux d'inactivation virale le plus bas a été enregistré à 20% d’humidité relative.
  • L'inactivation a été plus rapide à 20°C qu'à 4°C à tous niveaux d'humidité relative comparés.
  • Les deux virus ont été inactivés plus rapidement à 40°C qu'à 20°C.
  • La relation entre les deux variables “inactivation du virus” et “humidité relative” n'est pas monotone (c’est-à-dire qu'il ne s’agit pas d’une courbe ascendante ou déçroissante ) et il y a une plus grande survie du virus à une humidité relative faible (20%) et à une humidité relative élevée (80%) qu'à une humidité relative modérée (50%).
  • Le virus infectieux déposé sur les plaquettes inox a persisté pendant 3 jours à 50% HR (20°C) et jusqu'à 28 jours à 20% HR (-2 log10).


L'étude suggère que les coronavirus animaux étudiés (TGEV et MHV) pourraient servir de substituts de remplacement pour modéliser l'exposition et le risque de transmission et comme mesures de contrôle des virus pathogènes humains, tels que le SRAS-CoV et d'autres coronavirus.


Coronavirus inactivation at different humidity and temperature

Coronavirus inactivation at different humidity and temperature

Inactivation of SARS Coronavirus–Surrogate TGEV at outdoor temperature 4°C and at different humidities 20% (black), 50% (blue), 80% (green)

Doc's view...

par  Dr.med. Walter Hugentobler

" Cette étude montre clairement que le maintien d'une humidité moyenne dans les hôpitaux et les établissements de santé serait une mesure efficace pour réduire les risques de transmission des coronavirus.

Bien que cette étude vise à mieux comprendre les mesures potentielles de lutte contre le SRAS-CoV (le virus de la pandémie de SRAS en 2002/2003), les résultats sont très probablement pertinents pour la propagation de COVID-19, la maladie transmise par le SRAS-CoV -2, un coronavirus génétiquement très proche du SARS-CoV.

Les organismes de réglementation et les concepteurs d'hôpitaux doivent tenir compte des données scientifiques disponibles, telles que cette étude, et mettre davantage l'accent sur l'utilisation du contrôle de l'humidité comme mesure de contrôle standard des infections."

Sujets pertinents: